AccueilActualitésFrance : haro sur le cannabis

France : haro sur le cannabis

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Sale temps pour le cannabis du côté de l’Hexagone. Une vieille routine qui n’étonnera personne, mais qui ne rassurera pas non plus les optimistes qui croient encore qu’une dépénalisation pourrait avoir lieu dans des délais raisonnables. En effet, alors que de plus en plus de voix discordantes se font entendre dans la sphère politique pour suggérer la tenue d’un débat public sur une éventuelle légalisation, le gouvernement répond en resserrant l’étau et en prenant pour cible les consommateurs.

« Chaque jour, des personnes paient le prix de la drogue que vous achetez. » Après avoir longtemps stigmatisé les trafiquants et le cortège de violences entraîné par le commerce illicite de stupéfiants, le nouveau gouvernement de François Bayrou change de cible et cherche à culpabiliser les consommateurs à travers un clip de prévention volontairement choquant. Un changement de stratégie voulu par le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau, qui s’est exprimé sur le sujet au cours d’une conférence de presse détaillée. Dès le début, il n’a laissé aucun doute sur ses intentions : « La campagne que nous allons diffuser est une première. En effet, ce n’est pas une campagne de sensibilisation que nous lançons avec ce clip, mais une campagne de culpabilisation. » Une entrée en matière sans ambigüité qui a donné le ton de la conférence, le ministre précisant qu’il assumait totalement ce changement de paradigme.

« J’assume de vouloir rompre avec cette logique victimaire qui consiste à présenter les consommateurs de drogue exclusivement comme les victimes d’une addiction. Je ne veux pas d’une logique qui déresponsabilise, a poursuivi Bruno Retailleau. Elle déresponsabilise les consommateurs de drogue, parce qu’on ne les place pas en face des conséquences de leurs actes. » Le ministre a évoqué une « grande cause nationale », non seulement contre les narcotrafiquants, mais aussi contre les consommateurs avec une « politique qui permette à nos forces de l’ordre de recourir davantage aux amendes forfaitaires pour sanctionner les consommateurs. » M. Retailleau en a profité pour rappeler que le total cumulé des AFD (amendes forfaitaires délictuelles, qui entraînent systématiquement une inscription au casier judiciaire) représentait 652 347 unités au 31 janvier 2025. Il a également précisé que ces amendes avaient augmenté de 8 % en seulement un mois, avec 16 300 amendes dressées depuis le 1er janvier dernier.

Le ministre de l’Intérieur ne veut plus d’une logique victimaire et attaque frontalement les consommateurs qu’il souhaite culpabiliser.

« Au bout du joint, au bout du rail de coke, il y a le canon des armes qui tue et qui tue de jeunes victimes. Fumer un joint, prendre un rail de coke, c’est donc avoir du sang sur les mains. » Peu avare de phrases-chocs entrant dans sa logique de culpabilisation des consommateurs, le ministre a donc choisi, comme tous ses prédécesseurs depuis des décennies, d’écarter l’idée d’une légalisation du cannabis avec des arguments qui n’auront surpris personne : « La légalisation du cannabis ne règlerait rien. Je vois bien dans le débat public qu’un certain nombre d’élus notamment, essaie de proposer cette voie-là. Mais cette voie-là, c’est celle de l’échec et les criminels, les narcotrafiquants n’attendent que cela. On le voit bien d’ailleurs dans un certain nombre de pays où cette légalisation a eu lieu, le trafic de stupéfiants n’a pas cessé et a même augmenté la plupart du temps. » Bruno Retailleau a cité en exemple le Canada où le trafic illégal représente encore selon lui 40 % des ventes et la Californie où le chiffre monterait même à 75 %.

En réalité, les chiffres collectés sur les sites officiels des territoires concernés donnent plutôt 30 % au Canada où les consommateurs sont 72 % à passer par le marché légal et environ 60 % en Californie, avec des prévisions établissant un rapport inversé dans les deux ans à venir. Le ministre de l’Intérieur a ensuit dressé un parallèle avec le trafic illégal de cigarettes, malgré le fait que celles-ci soient en vente libre. Une comparaison à tout le moins fallacieuse, dans la mesure où il s’agit d’un trafic beaucoup plus modeste et artisanal, dû essentiellement au matraquage financier subi par le tabac et à l’augmentation constante du prix du paquet de cigarettes que beaucoup de fumeurs modestes ont de plus en plus de mal à assumer… Bruno Retailleau a également repris l’éternel couplet sur le tremplin vers les drogues dures que constituerait le cannabis : « Ces drogues dites « douces », qui ne le sont pas en réalité sont souvent l’antichambre des drogues les plus dures et en légalisant, on offrirait ainsi aux trafiquants, la voie d’une addiction progressive vers les drogues les plus catastrophiques. »

« Je pense qu’une légalisation aggraverait tout car évidemment, la consommation risquerait d’exploser. » a conclu le ministre, se gardant bien cette fois-ci de citer un exemple d’une telle surconsommation dans les pays ayant légalisé, la plupart d’entre eux montrant au contraire une baisse de la consommation. Après l’arrêt de l’expérimentation sur le cannabis médical annoncé à la fin de l’année dernière et qui n’a débouché sur aucune perspective de légalisation du chanvre thérapeutique malgré les déclarations optimistes des professionnels de santé au début de l’aventure, c’est donc un nouveau revers pour le cannabis qui voit s’éloigner un peu plus l’espoir d’une légalisation. Certes, les centaines de participants à l’expérience médicale, dont beaucoup se félicitent des bons résultats obtenus, ont tout de même réussi à bénéficier d’un sursis de six mois supplémentaires jusqu’en juin prochain, mais il est peu probable que cela débouche sur une issue favorable, les ministres de la Santé successifs ayant tous négligé, volontairement ou non, de s’intéresser à ce sujet épineux.

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