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La marijuana fait fausse route

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Le sujet du cannabis au volant revient régulièrement sur le devant de la scène, surtout depuis l’apparition sur le marché du cannabidiol dont beaucoup aimeraient que sa consommation ne soit pas assujettie aux même sanctions que le THC lors des contrôles routiers. Pour ce dernier en revanche, la question d’une quelconque magnanimité administrative ne s’est jamais posée, à juste titre d’ailleurs si l’on en croit une toute récente étude sur ses effets lors de la conduite.

« Boire ou conduire, il faut choisir » avertissait la sécurité routière dans les années 80. Un slogan qui a traversé les décennies sans prendre de rides et que l’on peut désormais appliquer à d’autres substances comme le cannabis, ou en tout cas à certaines de ses molécules, THC en tête. Depuis l’apparition en 2008 des tests salivaires destinés à contrôler la consommation de substances illicites (le cannabis, mais aussi bien d’autres drogues comme la cocaïne ou les amphétamines), l’alcool n’a plus l’apanage des produits dont l’usage est prohibé (ou drastiquement limité) au volant. Malgré leur efficacité, ces tests ne le sont pas suffisamment néanmoins pour faire la différence ente le THC et le CBD, au grand dam des consommateurs qui peuvent se voir verbaliser même si le cannabidiol n’a pas d’effets psychotropes. Certes, il est possible – sans garantie de réussite – d’éviter ou de contester les contraventions en prouvant à l’aide de factures par exemple, que le produit fraîchement consommé est bien du CBD.

Encore faut-il pour cela penser à se munir des documents nécessaires avant de prendre la route, ou se préparer à affronter de laborieuses démarches administratives en cas de contestation. Concernant le THC en revanche, point de salut pour le contrevenant qui risque de très lourdes sanctions, parmi lesquelles une amende de 4 500 euros, un retrait de 6 points sur le permis de conduire, une suspension de ce même permis jusqu’à trois ans, un stage de sensibilisation, la confiscation du véhicule et bien d’autres joyeusetés du même acabit. Fumer un joint avant de prendre la route paraît donc être une fort mauvaise idée, ce que ne viendront pas contredire les conclusions d’une récente étude publiées la semaine dernière dans la revue scientifique Journal of Psychopharmacology. Des chercheurs américains de l’Institute of Living sise à Hartford, dans le Connecticut, se sont penchés sur les effets du cannabis au volant et en particulier sur leur efficience dans le temps, communément fixée dans la littérature à environ trois heures.

Les effets du THC se prolongent bien au-delà du temps communément admis révèle une nouvelle étude menée par des chercheurs américains.

Alertée par l’augmentation du nombre d’accidents de voiture impliquant des conducteurs positifs au THC, dans les États où le cannabis avait été légalisé, l’équipe scientifique a jugé d’autant plus opportun d’approfondir la question de la durée des effets du cannabis que la plupart des précédentes études ne prenaient en compte qu’une fenêtre de trois heures après la consommation pour effectuer leurs mesures. Shashwath A. Meda, auteur de l’étude de l’Institute of Living a ainsi expliqué que « le cannabis étant le produit récréatif le plus largement utilisé après l’alcool, il est essentiel de comprendre son impact sur les comportements de conduite pour la sécurité publique. Les recherches antérieures sur la conduite sous l’emprise du cannabis étaient souvent axées sur des mesures limitées et des délais courts, laissant des lacunes dans les connaissances sur la durée et la portée de l’altération. Notre intérêt était motivé par la nécessité d’explorer systématiquement ces lacunes, en utilisant une conception expérimentale robuste pour évaluer les multiples comportements de conduite sur de longues périodes ».

Les conclusions de l’enquête menée par les chercheurs d’Hartford ont ainsi révélé que le cannabis THC pouvait en réalité « altérer les principales compétences de conduite jusqu’à cinq heures et demie après la consommation », bien au-delà des trois heures généralement admises. L’étude a également mis en lumière le fait que « de nombreux utilisateurs se sentaient prêts à prendre la route bien avant que leurs performances de conduite ne reviennent à la normale ». Dans le détail, les scientifiques ont évalué 38 volontaires âgés de 18 à 40 ans ayant tous au minimum deux ans de conduite derrière eux et consommant du cannabis au moins une fois par semaine. Les participants ont chacun effectué trois séances d’une journée entière de conduite, certains recevant une faible dose de cannabis, d’autres un placebo et le reste du groupe une dose plus élevée de THC administrée avec un vaporisateur. Les doses de THC restaient néanmoins inférieures à celles que l’on trouve habituellement dans le commerce, avec des taux respectifs de 5,9 et 13 %.

Les volontaires ont ensuite été confrontés sur une période de huit heures après l’administration de THC ou d’un placebo à différentes situations qu’un conducteur peut rencontrer lorsqu’il est sur la route. Sur les 19 mesures prises par les scientifiques au cours des différentes simulations de conduite, les participants « ont montré des déficiences claires et mesurables dans plusieurs domaines clés de la conduite automobile » jusqu’à 3 heures et demie pour ceux qui avaient reçu une faible dose de THC et jusqu’à 5 heures pour ceux qui avaient reçu une dose plus élevée. La plupart des volontaires ont également déclaré qu’ils se sentaient prêts à conduire deux heures seulement après avoir consommé du cannabis, induisant une absence de conscience de leur état réel et des risques potentiels associés. « Cette étude souligne l’importance d’éduquer les consommateurs de cannabis sur leurs capacités de prise de décisions, altérées durablement lorsqu’ils sont sous l’influence du THC. » ont conclu les scientifiques du Connecticut.

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