D’après une récente étude américaine, les risques de contracter une forme grave de covid 19 seraient sensiblement plus importants pour les fumeurs de cannabis et de tabac.
Alors que plusieurs études menées pendant la pandémie de covid 19 entre 2020 et 2022 évoquaient un effet plutôt bénéfique du cannabis pour traiter la maladie et réduire les risques d’aggravation, une équipe de chercheurs américains vient de publier les conclusions d’une vaste enquête qui infirme largement cette hypothèse.
Cette étude conduite par des scientifiques de la faculté de médecine de l’Université de Washington à Saint-Louis, dans le Missouri, et publiée voilà quelques jours dans la revue Jama Network Open visait à donner un éclairage étayé sur les effets réels du cannabis pour les consommateurs atteints de covid 19 et de trancher ainsi le débat sur ses bienfaits supposés mis en exergue par un certain nombre de chercheurs.
À la différence des études menées pendant la pandémie, basées sur des cellules souches ou des animaux de laboratoire, l’enquête réalisée par l’Université de Washington s’appuie quant à elle sur les données de santé de nombreux patients infectés par le SARS-CoV-2. Les chercheurs du Missouri ont en effet analysé les dossiers médicaux anonymisés de quelque 72 501 malades pris en charge par les hôpitaux et cliniques du Missouri et de l’Illinois entre le 1er février 2020 et le 31 janvier 2022.
Les conclusions de cette vaste enquête révèlent que les patients ayant déclaré avoir consommé au moins une fois du cannabis sous n’importe quelle forme au cours de l’année précédente présentaient un risque accru de 80 % d’être hospitalisés et de 27 % d’être admis en soins intensifs par rapport aux patients n’ayant pas consommé de cannabis. Ceci, en tenant compte de tous les autres facteurs pouvant affecter l’intégrité de l’étude comme les maladies, le tabagisme, les retards de diagnostic ou la vaccination.
Les chercheurs ont également étendu leur enquête au tabac et constaté que les fumeurs étaient quant à eux à 72 % plus susceptibles d’être hospitalisés et à 22 % de nécessiter des soins intensifs que les non-fumeurs. Des chiffres inférieurs à ceux des consommateurs de cannabis, sauf pour les risques de décès, ces deniers étant nettement plus importants pour les fumeurs de tabac.
Si l’étude n’impliquait pas d’apporter des réponses scientifiques à ces effets néfastes du cannabis sur l’infection au covid 19, les chercheurs avancent l’hypothèse que le cannabis inhalé pourrait endommager les tissus pulmonaires, les rendant ainsi plus vulnérables aux infections. Une supposition qui écarte néanmoins la consommation de cannabis par d’autres méthodes, ce que se refusent à affirmer les auteurs de l’enquête qui suggèrent de mener des études complémentaires sur ce sujet en particulier.
Covid 19, un risque accru de forme grave pour les consommateurs de cannabis
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