Willie Nelson, légende vivante de la musique country qui a fêté ses 91 ans en avril dernier, organise ce jeudi une réunion virtuelle destinée à débattre de « l’importance de la réforme du cannabis en Amérique », avec des invités de marque.
Très populaire aux États-Unis, Willie Nelson est non seulement un infatigable chanteur, producteur et acteur, mais aussi un fervent défenseur du cannabis qu’il consomme quotidiennement depuis de très longues années et dont il a toujours soutenu la légalisation à l’échelle fédérale. Au point qu’il a même créé en 2015 sa propre entreprise de marijuana sobrement baptisée Willie’s Reserve, déclinée en une chaîne de magasins présente dans plusieurs États où la légalisation existe déjà. Une passion pour le chanvre récréatif revendiquée et connue de tous, qui a fait du chanteur l’un de ses porte-parole les plus impliqués et lui a permis d’organiser une visioconférence d’envergure intitulée « Cannabis Community for Kamala ». Au cours de ce débat qui devrait se tenir le 24 octobre sur la plateforme Zoom, les différents intervenants donneront leur avis sur la légalisation du cannabis et évoqueront le bilan de la candidate démocrate Kamala Harris en matière de réforme du cannabis au sein de l’administration Biden.
L’objectif est donc non seulement de faire avancer le débat sur la légalisation au niveau fédéral, mais aussi de soutenir la candidature de la colistière de Joe Biden qui s’était positionnée début octobre en faveur de la légalisation du cannabis en déclarant au cours d’un podcast que « les gens ne devraient pas aller en prison pour avoir fumé de l’herbe. » Un revirement à 180 degrés, puisque Kamala Harris avait la réputation d’être particulièrement sévère concernant les délits liés au cannabis lorsqu’elle était procureure du district de San Francisco de 2004 à 2011, puis procureure générale de Californie de 2011 à 2017. Un zèle répressif que le candidat républicain Donald Trump qui s’opposera à Kamala Harris lors des élections présidentielles du 5 novembre prochain a commenté en une phrase lapidaire : « Elle a mis des milliers et des milliers de Noirs en prison pour des délits liés au cannabis ».
« La marijuana est une herbe et une fleur, pas un crime. »
Willie Nelson
L’objet de cette remarque était de dénoncer le discours « démagogique » de la candidate démocrate qui avait défendu la légalisation du cannabis récréatif, notamment afin de « créer des opportunités pour les Noirs américains et leur permettre de réussir dans cette nouvelle industrie. » Le tacle de Donald Trump n’a toutefois pas désarçonné Willie Nelson qui a donc convié à son évènement virtuel quelques pontes du milieu politique comme le gouverneur du Colorado Jared Polis, mais aussi des actrices telle Whoopi Goldberg ou encore les chanteuses Margo Price et Brittney Spencer. Très heureux que toutes ces personnalités issues d’autant d’horizons différents aient répondu présent à ses invitations, le papy de la outlaw country a commenté son initiative par ces mots : « Je suis ravi de réunir un groupe de personnes aussi incroyable pour parler de quelque chose qui nous tient tous à cœur. »,
Il a poursuivi en affirmant que « Le cannabis est une voie vers la guérison, les opportunités et la justice. Le soutien aux leaders comme Kamala Harris qui comprennent cela est crucial pour mettre fin à la prohibition fédérale et réparer les torts qu’elle a causés à tant de personnes, en particulier aux communautés de couleur où elle a été appliquée de manière disproportionnée. » Un commentaire en parfait accord avec les mots de Kamala Harris, donc, que Willie Nelson, lui-même originaire du Texas, a appuyé en invitant les habitants de Dallas à voter pour l’adoption d’une mesure de dépénalisation du cannabis figurant sur les bulletins de vote locaux au mois de novembre. Même si le célèbre chanteur a cessé de fumer de la marijuana depuis plus de cinq ans, il continue néanmoins à en consommer quotidiennement sous des formes moins délétères pour la santé. Notons pour finir que Willie qui a également toujours prôné la tolérance et l’ouverture avait déclaré voilà quelques années qu’il serait très heureux de partager un splif avec Trump, Obama, ou même le président russe Vladimir Poutine.