L’industrie du cannabis léger en Italie a frôlé la catastrophe récemment. Le gouvernement de Giorgia Meloni, fidèle à sa réputation de ne pas mâcher ses mots ni ses actions, a tenté de faire passer un amendement qui aurait pu sonner le glas pour tout le secteur. Le cannabis léger, c’est cette variété de chanvre avec très peu de THC – l’ingrédient qui fait planer. Mais même avec ce faible taux, ce produit a permis à des milliers d’entreprises italiennes de se développer et de créer des emplois, surtout dans les régions rurales.
Un risque pour l’industrie du chanvre
L’amendement proposé par le gouvernement Meloni visait à modifier la loi n° 242 de 2016, une législation clé qui régit la production de chanvre en Italie. Cette loi, adoptée en 2016, a permis la relance de l’industrie du chanvre en Italie en autorisant la culture de variétés de cannabis contenant moins de 0,2 % de THC, rendant ainsi le cannabis léger légal.
L’objectif de l’amendement était d’interdire la production, la transformation et la vente des fleurs de chanvre, même si elles respectaient ce faible taux de THC. Concrètement, cela aurait signifié que le cannabis léger serait traité de la même manière que le cannabis récréatif, soumis à des restrictions beaucoup plus strictes et considéré comme une substance stupéfiante.
Pour les professionnels du secteur, cet amendement était un véritable coup de massue car, plus de 3 000 entreprises et 15 000 travailleurs dépendent directement de l’industrie du cannabis léger en Italie.
Réaction express : « Pas touche à notre chanvre ! »
Face à cette menace, les associations professionnelles n’ont pas tardé à se lever en masse. Canapa Sativa Italia et Federcanapa, pour ne citer qu’elles, ont aussitôt appelé à l’intervention de la Commission européenne. Pour elles, cet amendement violait carrément les principes de libre-échange de l’Union européenne, ceux qui permettent aux produits légaux dans un État membre de circuler librement dans tous les autres États membres.
Les professionnels étaient surtout inquiets que cet amendement puisse être adopté sans véritable débat, via un vote de confiance – sans que les opposants aient vraiment le temps de s’exprimer. « C’est une stratégie qui pourrait mettre en péril toute une industrie sans donner aux parlementaires la possibilité de défendre les intérêts de leurs électeurs », a expliqué un représentant de Canapa Sativa Italia.
Soulagement, mais… ne rangez pas encore vos banderoles !
Heureusement, après des semaines de mobilisation, l’amendement a finalement été abandonné… du moins, pour l’instant. Cette décision a été accueillie avec un soulagement par tous ceux qui dépendent du cannabis léger pour vivre. « Grâce au soutien des principales organisations agricoles, nous avons réussi à annuler l’amendement qui tentait d’interdire le chanvre industriel », a déclaré Canapa Sativa Italia dans un communiqué.
Mais attention, la victoire est fragile. Les acteurs du secteur savent bien que cet amendement pourrait revenir sur le tapis à tout moment. Ils restent donc sur leurs gardes, prêts à se mobiliser à nouveau si nécessaire. Le gouvernement pourrait décider de revenir à la charge, surtout dans un contexte où la sécurité est souvent utilisée pour gagner des points auprès de l’électorat.
L’économie italienne : un coup de froid évité de justesse
Si cet amendement avait été adopté, l’impact sur l’économie italienne aurait été énorme. Le marché du cannabis léger génère des centaines de millions d’euros chaque année. Il soutient des petites entreprises à travers le pays et fournit des emplois, souvent dans des zones rurales où les opportunités sont rares.
Voici ce que l’amendement aurait pu entraîner :
Impact Potentiel | Conséquences |
---|---|
Perte de revenus | Diminution significative des revenus des entreprises liées au cannabis léger. |
Fermeture d’entreprises | Environ 3 000 entreprises auraient dû fermer leurs portes, affectant directement l’économie. |
Hausse du chômage | Plus de 15 000 travailleurs auraient perdu leur emploi, en particulier dans les zones rurales. |
Frein à l’innovation | Ralentissement du développement de produits innovants dérivés du chanvre. |
Retard en Europe | L’Italie aurait pris du retard par rapport à d’autres pays européens plus ouverts à l’innovation. |
Un contexte politique tendu
L’abandon de l’amendement n’a pas juste des raisons économiques, il est aussi lié à un contexte politique très tendu. Certains observateurs pensent que cette tentative d’interdiction avait des motivations électorales. En durcissant le ton sur le cannabis, le gouvernement Meloni espérait probablement séduire une partie de l’électorat conservateur en vue des élections européennes. Mais cette stratégie a aussi mis en lumière des tensions au sein de la coalition, avec des membres de Forza Italia qui n’étaient pas vraiment d’accord sur la nécessité d’une interdiction aussi radicale.
Marco Furfaro, du Parti démocrate, a d’ailleurs résumé la situation de façon plutôt cinglante sur les réseaux sociaux : « La dernière idée géniale du gouvernement Meloni ? Faire en sorte que le cannabis léger soit traité comme le cannabis illégal. Pour tenter de récupérer quelques voix aux élections européennes, ils sont prêts à sacrifier des milliers d’emplois. Et si l’État n’y pense pas, la mafia le fera ! »
L’avenir du cannabis léger en Italie
Même si l’amendement a été abandonné, les acteurs de l’industrie du cannabis léger savent qu’ils doivent rester sur leurs gardes. Ils continueront à défendre leur secteur, aussi bien au niveau national qu’européen, pour s’assurer que le gouvernement respecte les engagements pris envers l’Union européenne en matière de libre-échange. Le combat pour la survie de l’industrie du cannabis léger en Italie est loin d’être terminé, et la mobilisation reste de mise pour protéger un secteur devenu vital pour l’économie du pays.
Alors, même si l’amendement a été mis de côté pour l’instant, la situation reste tendue. Le secteur du cannabis léger devra probablement faire face à de nouveaux défis à l’avenir, mais pour l’instant, il peut souffler un peu, en espérant que le gouvernement ne tentera pas à nouveau de mettre en péril cette industrie florissante.