Le chanvre médical aurait un impact substantiel sur l’attitude des mères qui en consomment en améliorant leurs relations avec leurs enfants. C’est l’une des conclusions d’une récente étude menée en Nouvelle-Zélande sur l’utilisation du cannabis médical par les femmes et ses conséquences physiologiques et psychologiques dans leur vie quotidienne, ainsi que ses répercussions sur le foyer.
Les études sur le cannabis sont de plus en plus nombreuses, mais si elles se succèdent, ne se ressemblent pas toujours. Dernier exemple en date, une enquête financée par le gouvernement de Nouvelle-Zélande et dont les conclusions ont été publiées la semaine dernière dans le magazine scientifique australien Drug and Alcohol Review, explorant les relations des femmes avec le chanvre thérapeutique et ses effets sur leur comportement. Une étude certes très ciblée mais riche d’enseignements, malgré un panel réduit de participants. En effet, l’enquête portait sur 38 femmes élevant toutes des enfants dont elles étaient les mères biologiques ou légales, interrogées physiquement ou en visioconférence par les chercheurs. Les questions posées concernaient la façon dont elles consommaient du cannabis médical et les raisons pour lesquelles elles le faisaient, mais aussi le regard de leur entourage et de la société sur cette consommation et les relations qu’elles entretenaient avec leurs enfants.
Sur cette dernière question, 15 des mères évaluées ont répondu que le cannabis médical, en leur permettant de gérer elles-mêmes leurs propres besoins en matière de santé, jouait un rôle important dans l’éducation de leurs enfants, le dialogue avec eux et dans la capacité à les élever de manière positive. Cette automédication par la marijuana les aidait à être des parents plus présents et à gérer beaucoup plus facilement leur stress et les contraintes liées à la maternité. Les participantes ont également évoqué le fait que cette thérapie, en réduisant la douleur liée aux différentes affections dont elles souffraient et la détresse mentale que cela pouvait induire, avait des répercussions favorables sur leur humeur et leur volonté d’être plus disponibles pour leurs enfants. Certaines des femmes interrogées ont même déclaré que le cannabis « améliorait leur fonctionnement général et leur capacité à s’engager de manière significative dans leur vie. »
Grâce au cannabis qui atténue les douleurs physiques et agit favorablement sur le stress, les mères de familles sont plus présentes et à l’écoute de leurs enfants.
Grâce à tous ces effets bénéfiques du chanvre médical sur leur quotidien, les mères de famille concernées par l’étude ont témoigné d’une meilleure éducation parentale conduisant leur progéniture à être « plus heureuse, plus drôle et empathique et moins susceptible de montrer de la colère ou de la tristesse. » La plupart des participantes à l’enquête ont également affirmé qu’elles ne consommaient pas de cannabis en présence de leurs enfants, reportant son utilisation à des heures où ces derniers étaient couchés. Dans le cas où elles se trouvaient confrontées malgré tout à des questions de leurs enfants sur les produits qu’elles utilisaient, elles les décrivaient en général comme des médicaments ou des produits naturels aux vertus curatives, sans pour autant dissimuler la présence de cannabis dans leur composition. En effet, le rapport précise que « toutes les mères ont estimé que cacher leur consommation de marijuana contribuerait à la stigmatisation et pourrait conduire leurs enfants à faire de fausses suppositions. »
Parmi les participantes, 46,6 % fumaient essentiellement du cannabis, 40 % consommaient des produits comestibles, 26,6 % utilisaient des huiles et 20 % des produits vaporisables. Enfin, 6,7 % d’entre elles prenaient du thé ou des infusions ou employaient des cosmétiques. Pour se procurer le cannabis, la majorité des femmes passaient par le marché illégal (53,3 %) et 33,3 % d’entre elles utilisaient aussi bien des produits illicites que de la marijuana délivrée sur ordonnance. Deux des participantes seulement ont déclaré s’approvisionner exclusivement avec produits issus d’une autorité médicale agréée. Des réponses pas vraiment surprenantes, puisque à peu près toutes les mères ayant participé à l’étude ont témoigné de la difficulté de se procurer des médicaments légaux et dénoncé leur prix souvent très élevé. Rappelons que si le chanvre médical a été légalisé à la fin de l’année 2019, le cannabis récréatif est quant à lui toujours interdit et sa possession sévèrement sanctionnée en Nouvelle-Zélande.