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Le « Cannatourisme » aux États-Unis : L’Essor Enthousiasmant du Tourisme lié au Cannabis

Pendant de nombreuses décennies, de nombreux consommateurs ont été attirés par la tentation des drogues, en particulier celles issues du cannabis, à des fins récréatives.

Toutefois, cette pratique était souvent désorganisée, parfois dangereuse, et presque toujours illégale. Mais avec les changements de lois et la montée en puissance du « cannabis légal » dans de nombreux pays, un véritable tourisme centré sur le cannabis a émergé au cours des dernières années. Ce tourisme est désormais organisé, encadré et promu par des agences de voyage spécialisées, qui se sont multipliées, en particulier dans plusieurs États américains.

Pendant une étape du voyage, un guide enthousiaste annonce : « Nous voici à notre dernière destination, la fabrique ! Après la visite, explorez notre boutique pour acheter les produits que vous avez découverts, et bien plus encore. C’est un paradis pour les amateurs de cannabis ! » Le minibus noir se gare sur un parking poussiéreux, à côté d’immenses entrepôts au milieu du désert. Les portes s’ouvrent bruyamment, laissant échapper une épaisse fumée tandis que 25 passagers heureux descendent du bus. Le voyage avait débuté tôt le matin à Glendale, près d’East Hollywood. Installés dans le bus aménagé, ils goûtent aux « produits locaux« , y compris la marijuana cultivée en intérieur des comtés de Santa Barbara et Humbolt, les principaux producteurs de cannabis. Ils ont également la chance de découvrir des résines et des fleurs de Monterey et de Mendocino, au nord de la Californie, près du célèbre « Triangle d’Émeraude », le berceau de la culture illégale de cannabis en Californie.

L’intérieur du minibus évoque une ruelle londonienne par temps de brouillard, entre quintes de toux et éclats de rire. Passer d’un joint à un bang XXL peut être difficile, surtout pour ceux qui n’ont jamais essayé. Le voyage comprend aussi la visite d’une boulangerie avec dégustation de pâtisseries au chanvre, une escale dans un dispensaire spécialisé en cannabis thérapeutique, et un déjeuner chez « Marie-Jeanne » avec un menu surprenant. Les quatre heures précédentes du « cannatour » ont passé rapidement pour les participants, désormais dans une ambiance euphorique au « Paradis de la Weed« .

La plupart des participants sont des Américains, venant en majorité d’États où le cannabis n’est pas légal. Cependant, on trouve également quelques Latino-Américains et même quelques voyageurs d’outre-Atlantique en quête de cette expérience. Pour les Européens, cependant, les États-Unis ne sont pas nécessairement la destination de choix pour le cannabis, car plusieurs pays en Europe ont assoupli leurs lois sur le sujet depuis de nombreuses années

Le tourisme lié au cannabis, origines et impacts.

Dans les années 60, aux États-Unis, le mouvement hippie, porté par des icônes du show-business, a bousculé les valeurs traditionnelles.

La drogue est devenue bien plus qu’un symbole de contestation, c’était un mode de vie adopté par des baby-boomers. De la Californie, en particulier San Francisco, cet esprit contestataire s’est répandu dans le monde occidental, promouvant les « voyages spirituels » en Asie centrale et du Sud-Est pour renouer avec la nature, y compris certains produits botaniques. Les locaux ont chaleureusement accueilli ces voyageurs new age, ouverts à la découverte du bhang, de la ganja, et d’autres substances. Bien que ces débuts aient jeté les bases des « cannatours » d’aujourd’hui, ils étaient teintés d’une dimension mystique, bien éloignée des programmes actuels centrés sur la consommation de cannabis.

Cette ruée vers les drogues a néanmoins eu des conséquences, notamment en renforçant les trafics mondiaux, entraînant une répression accrue et parfois des peines de mort pour de simples consommateurs. Cependant, dans le monde occidental, la promotion des drogues par les mouvements contestataires a ouvert des brèches, notamment avec l’émergence des coffee shops aux Pays-Bas dans les années 70, donnant naissance au « tourisme cannabique« .

Un Nouvel Âge du Cannabis : De la Répression à la Légalisation

Après la parenthèse seventies, c’est encore en Californie que le cannabis prend un nouvel essor.

Le mouvement hippie s’est répandu dans le monde occidental, mais les années 80, marquées par les mandats successifs de Ronald Reagan, sont moins clémentes pour le cannabis. Ronald Reagan manifeste sa volonté de débarrasser l’Amérique de toutes les drogues, et cette répression se poursuit sous George W. Bush.

Ce n’est qu’avec l’arrivée de Bill Clinton au pouvoir que le cannabis fait son retour, mais sous forme de cannabis thérapeutique. Plusieurs États, dont l’Oregon, l’État de Washington, le Maine, l’Alaska, le Colorado, Hawaii et le Nevada, s’engouffrent dans cette voie. Toutefois, ils doivent faire face à la répression fédérale qui s’intensifie sous l’administration de Bill Clinton, malgré les tentatives de légalisation thérapeutique. Le combat des praticiens californiens, portant l’affaire devant la justice, finit par porter ses fruits en 2002.

Les huit années de George W. Bush au pouvoir sont marquées par une répression accrue, avec des raids massifs contre les propriétaires de cultures de cannabis médical. Cette répression continue sous la présidence de Barack Obama, malgré son prix Nobel de la paix. Pendant cette période, deux États, le Colorado et l’État de Washington, légalisent la possession et la consommation de cannabis récréatif en 2012, mais la culture et la vente restent illégales jusqu’en 2014. Cependant, l’amendement Rohrabacher-Farr est promulgué en 2013, mettant fin à la répression fédérale contre les propriétaires de cultures de chanvre médical.

Dans les huit années qui suivent, 39 États légalisent le cannabis médical, tandis que la légalisation du cannabis récréatif reste plus limitée, touchant seulement 20 États, dont la moitié après 2020. C’est pourquoi le cannatourisme se développe actuellement dans moins d’une dizaine d’États qui ont légiféré avant cette date. Cependant, cette situation devrait évoluer rapidement à mesure que le commerce du cannabis s’établit dans les États récemment libéralisés.

Washington – Colorado, pionniers de la légalisation du cannabis récréatif.

En décembre 2012, les États de Washington et du Colorado légalisent l’usage récréatif du cannabis.

Tout adulte de 21 ans ou plus peut désormais détenir jusqu’à 28 grammes de marijuana. Bien que la culture reste interdite à Washington, le Colorado autorise jusqu’à six plants à domicile. La nouvelle de la légalisation se répand rapidement dans tout le pays, attirant un afflux de consommateurs de cannabis vers ces États. Même si des séjours cannabiques clés en main ne sont pas encore proposés, le « narcotourisme » commence à se développer.

À la fin de 2013, plusieurs enseignes spécialisées dans le chanvre médical sollicitent les autorités de l’État de Washington pour ouvrir des boutiques dédiées à la marijuana. L’administration du Colorado, elle, adopte une réglementation pour les futures boutiques de cannabis récréatif dès septembre. En 2014, les premiers commerces apparaissent dans les deux États et connaissent rapidement un grand succès. Les ventes totales de cannabis légal atteignent environ 700 millions de dollars au Colorado pour cette année. L’augmentation des consommateurs conduit à la création d’une nouvelle industrie touristique organisée par les boutiques de cannabis. Pour quelques heures, une journée ou un week-end, les cannatouristes venus de tout le pays peuvent découvrir une variété de circuits comprenant des visites de plantations, de laboratoires, de dispensaires, des dégustations de spécialités au chanvre, et bien sûr, l’achat de cannabis et de produits dérivés en abondance. Cette perspective d’un marché florissant attire de nombreux États de la Côte Ouest.

Le Cannatourisme : Entre États d’Émeutes et États D’Esprits

La légalisation du cannabis récréatif ne suscite pas toujours un afflux massif de « narcotouristes« .

Par exemple, les États de l’Oregon et de l’Alaska, ayant légalisé le cannabis récréatif en 2014, n’ont pas connu le même engouement touristique que d’autres États.

En Alaska, l’isolement géographique et les conditions climatiques ont entravé le développement du cannatourisme, bien que des boutiques spécialisées aient fleuri d’Anchorage à Juneau. Les tours opérateurs ont exploité les paysages grandioses de l’État pour organiser des circuits cannabiques destinés aux voyageurs les plus aventureux, une approche maintenue par des entreprises locales et des voyagistes nationaux tels que Bud And Breakfast ou Cannabis Tours.

L’Oregon a eu une expérience différente. La législation a freiné l’industrie, car les autorités ont initialement mis en place une période de ventes anticipées, limitée à environ un an, réservée aux entreprises ayant obtenu une licence commerciale de l’OLCC (Oregon Liquor and Cannabis Commission), une autorisation parfois difficile à obtenir. Ainsi, à la fin de 2016, il n’y avait qu’une centaine d’entreprises autorisées à vendre dans tout l’État, comparé aux 400 à 500 boutiques ouvertes dans le Colorado lors de la première année de légalisation. Bien que la situation se soit améliorée depuis, l’Oregon reste moins recherché que des États tels que Washington, le Colorado et surtout la Californie.

La Californie, en revanche, se démarque en tant qu’État le plus visité par les cannatouristes. Bien que la légalisation du cannabis récréatif ne soit intervenue qu’en 2016, soit après d’autres États moins peuplés, la Californie a joué un rôle majeur dans l’histoire de l’émancipation du cannabis aux États-Unis. La Californie a longtemps été un leader dans le mouvement de libéralisation du cannabis, notamment en dépénalisant sa possession dès 1975 et en légalisant son usage médical en 1996.

Cependant, le développement de l’industrie cannabique en Californie a été entravé par des obstacles administratifs et des taxes élevées. La réglementation exige que les commerces obtiennent l’approbation des autorités locales, mais de nombreuses villes refusent toujours d’autoriser des boutiques de cannabis, créant un marché illégal important en parallèle du marché légal, bien que ce dernier ait généré plus de 11 milliards de dollars de revenus en 2021.

Face à ce contexte, des entreprises chevronnées se disputent le marché du cannatourisme, proposant une variété d’expériences aux millions de visiteurs annuels. Certaines entreprises, comme Weedology, se concentrent sur l’éducation, offrant des circuits qui comprennent des cours de cuisine, des visites de dispensaires, des dégustations et même des massages à l’huile de chanvre. D’autres, comme MedTours, mettent en avant les produits dérivés, tandis que Green Tours se spécialise dans des expériences haut de gamme, y compris des dîners dans des restaurants élégants et des visites de galeries d’art, le tout après une journée bien remplie en cannabinoïdes.

Cannabistour – Un week-end sur mesure.

Les tarifs pour ces expériences cannabiques varient considérablement.

Ils commencent à 80 $ pour quelques heures chez Bud & Beakfast, l’un des leaders du cannatourisme en Californie, qui propose des circuits dans tous les États « libres » des États-Unis, ainsi qu’à Hawaii et en Jamaïque. D’autres concurrents offrent des forfaits allant jusqu’à plusieurs milliers de dollars pour un week-end intense de découverte cannabique ou des circuits privés entièrement personnalisés. En moyenne, vous pouvez vous attendre à payer environ 120 dollars pour une demi-journée d’expérience. Du côté d’Emerald Farm Tours, ils capitalisent sur la proximité des vallées de Napa et Sonoma, renommées pour leurs excellents vins, bien loin de la qualité médiocre que l’on trouve souvent dans les supermarchés de Los Angeles. Leur offre comprend une combinaison de bons vins et de cannabis haut de gamme, que vous pouvez déguster, par exemple, avec une bière infusée au cannabis dans des salons branchés offrant une vue imprenable sur la baie de San Francisco. Un autre acteur clé, Cannabis Tours, se distingue par ses ateliers variés (pâtisserie, peinture, poterie, décoration, etc.), proposés à des tarifs très attrayants. Bien que la présence de la marijuana puisse sembler un peu surprenante dans certains de ces ateliers, elle est comprise dans le forfait…

Bien entendu, le tourisme cannabique ne se limite pas aux circuits organisés par les tours opérateurs. Vous avez la possibilité d’organiser votre propre séjour centré sur le cannabis en visitant des boutiques et en optant pour des hôtels spécialisés qui prolifèrent dans les États où le cannabis est légal. Cette option est d’autant plus attrayante depuis 2018, date à laquelle 11 nouveaux États ont légalisé l’usage récréatif du cannabis. Parmi ces États, deux se trouvent sur la côte Est, où la culture touristique liée au cannabis est moins développée, tandis que le dernier inclut la célèbre ville de Las Vegas. Jusqu’à la disparition de Sheldon Adelson en janvier 2021, ce magnat des casinos s’opposait fermement à la commercialisation du cannabis dans « sa » ville. Cependant, avec son décès, le gouverneur de l’État, Steve Sisolak, a autorisé six mois plus tard la création de « salons de consommation » exclusivement dédiés au cannabis, mais sans alcool. En moins d’un an, la ville des excès s’est considérablement ouverte à l’univers du cannabis, laissant entrevoir ce qui pourrait rapidement devenir une tendance dans de nombreuses grandes villes américaines.

À Glendale, un minibus vient de décharger ses passagers euphoriques sur le parking d’une enseigne, à quelques pas des bureaux où quelques nouveaux arrivants attendent déjà la prochaine aventure. En Californie, le cannatourisme est une industrie qui ne connaît pas de répit et qui continue d’attirer les amateurs.

Amsterdam, l’origine du cannatourisme moderne

Bien que les séjours cannabiques aux Pays-Bas diffèrent considérablement du modèle américain, très organisé, il est indéniable que le cannatourisme moderne trouve ses racines dans ce pays européen, plus précisément à Amsterdam.

Tout a commencé en 1972 avec le rapport de la commission Baan, qui a introduit la distinction entre drogues douces et drogues dures, jetant ainsi les bases de la politique du « risque acceptable ». En 1976, le gouvernement hollandais a officialisé cette distinction par un amendement à la vieille loi sur l’opium, ce qui a conduit à une forme de tolérance envers les consommateurs de cannabis, s’apparentant à une dépénalisation. Malgré cela, la culture, la vente et la possession de quantités supérieures à cinq grammes demeuraient illégales. Cependant, cette tolérance a ouvert la voie à la création des coffee shops, des établissements dédiés à la consommation de cannabis, la même année.

À une époque marquée par la contre-culture hippie, les nouvelles mesures néerlandaises en faveur du cannabis ont entraîné un afflux massif de visiteurs vers le plat pays, faisant des Pays-Bas la nouvelle destination prisée des consommateurs de haschisch. Comme Vincent Vega partageant ses expériences cannabiques avec Jules Winnfield dans « Pulp Fiction », chaque « weedomane » digne de ce nom revenait de son périple à Amsterdam avec des histoires croustillantes, en plus de quelques sachets d’herbe cachés dans des endroits insolites. Le tourisme cannabique vers Amsterdam a connu un engouement constant jusqu’à la fin des années 90, lorsque les autorités néerlandaises ont décidé de mettre un terme aux nuisances causées par cet afflux de visiteurs, souvent très indisciplinés. Les coffee shops, bien qu’illégaux sur le plan juridique et tolérés par les autorités, ont alors vu leur popularité décliner, accentuée au fil des ans par les lois dépénalisant ou légalisant le cannabis dans plusieurs autres pays en Europe et dans le monde..

Quelques chiffresRecettes fiscales du cannabis récréatif en 2021

Alaska 30 054 250 $
Arizona 219 413 828 $
Californie 1 294 632 799 $
Colorado 423 486 053 $
Illinois 317 074 562 $
Maine 4 910 962 $
Massachusetts 176 731 045 $
Michigan 246 657 520 $
Nevada 157 752 000 $
Oregon 178 262 488 $
Washington 559 500 000 $

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